4 jours au Lesotho.

Après la marche dans l'Imfolosi, nous avons traversé le Drakensberg, sorte de Suisse sud africaine. Ce fut un temps marqué par de longues palabres au tel, par mail ou fax au gré des opportunités et des connexions, tout cela pour obtenir un VRAI 4x4 ( Nissan Xtrail )ainsi que le permis correspondant pour passer au Lesotho. Là, les compétences linguistiques et les talents de négociateur de Bernard nous ont bluffés ! Ouf ! Donc direction : le Lesotho....après toutefois avoir triomphé du fameux col le Sani Pass auquel mène une piste très difficile.

C'est un petit royaume indépendant où vit l'ethnie Basotho.

Grands, élancés, ils me rappellent les Masaïs. Leurs bergers ont la même posture : appuyés sur leurs grands bâtons, une jambe croisée devant, enveloppés dans leurs grandes couvertures et la tête couverte d'un haut chapeau ou d'un bonnet. Les Basothos sont aussi de bons cavaliers que nous verrons galoper partout dans les montagnes.D'ailleurs ici les montagnes et les campagnes sont sans cesse sillonnées de toutes sortes de gens qui circulent à pied, à cheval, sur des ânes, ou encore dans des picks up surchargés : des enfants en uniformes, des bergers, de belles élégantes inattendues en grands chapeaux.... Tout le monde se et nous saluent avec discrétion mais aussi enjouement.

Pendant 4 jours nous avons parcouru des pistes parfois très sauvages et d'autres goudronnées, mais toutes hallucinantes à travers des paysages fascinants, sans cesser de franchir des cols au delà de 3000m pour descendre ensuite des pentes vertigineuses. Au Lesotho, rien au dessous de 1400m !

Les paysages sont tout aussi spectaculaires que les routes qui y mènent.

Des plateaux, véritables patchworks de lopins de terre noire ou rougeâtre que des attelages de 4 ou 6 bœufs labourent en ce moment - nous offrant de magnifiques scènes bucoliques - .

Des pentes herbeuses comme veloutées et qui montent jusqu'au sommet des montagnes, émaillées de troupeaux de bovins, de petites chèvres mohair aux longs poils blancs et brillants, de moutons emmitouflés comme des doudounes dans leurs épaisses toisons, d'ânes duveteux et de chevaux .

Des lignes de crêtes où se sont installés les villages de rondavels ( cases rondes ici en grosses pierres de montagnes et aux toits de chaume ), souvent nichés dans des bosquets d'eucalyptus ou de saules géants, avec des haies d'aloès et d'églantiers en fleurs.

Et toujours, au loin, sous des formes fantastiques - animaux assoupis, citadelles ou cités en ruines, châteaux forts, profils énigmatiques...- des rochers immenses. En bas, des canyons, des cascades, des falaises et des rivières bordées de saules et de peupliers.

La vie rurale nous a paru "simple et tranquille, les petites villes semblent moins épargnées : habitations et boutiques en tôle précaires, détritus et déjections, ferrailles, boue...mais les marchés y sont animés et colorés.

D'une façon générale, les gens au Lesotho sont pleins de bonhomie et de gaité, chantant en gardant leurs troupeaux ou en chevauchant, dansant volontiers; il y a beaucoup de chorales et de communautés religieuses. Discrets mais curieux de nous et accueillants, ils nous ont offert quelques rencontres belles ou amusantes :

- Rose, la petite guide qui nous a montré les parois peintes par les San, premiers habitants supplantés par les Basothos. Vive et enjouée, elle contait au sens littéral et mimait les exploits de héros Basothos et les coutumes des anciens en se déguisant avec les vêtements exposés au musée.

- la famille Mamohase, chez qui nous avons dormi et partagé le dîner. Une vieille dame avec l'un de ses 10 enfants. Gens réservés mais attentionnés, simples mais dignes.

- une joyeuse équipe hôtelière, jeunes apprentis semblait-il, livrés à eux mêmes ce soir là et qui atteignit avec toute la bonne volonté et la gentillesse du monde un degré élevé d'inefficacité ! Réceptionniste dévoué mais peu réceptif, mannequin serveuse ne servant pas beaucoup, cuisinières joviales hurlant de rire derrière les portes, lingères se battant à coups de polochons dans la lingerie...Seuls les clients avaient l'air normaux ce soir là !

Nous avons beaucoup aimé ce petit pays de vent et de nuages.Il y faisait beau lors de notre séjour mais les gens attendaient avec impatience les pluies de printemps.Nous nous souviendrons de nos pique nique de midi, royalement dressés par Geneviève, au bord d'une rivière bordée de saules chevelus et ondoyants, ou en haut d'une falaise face à une gigantesque chute d'eau (192 m) ou encore sur notre terrasse d'un Lodge avec des paons qui se pavanaient d'un air hautain,Nous n'oublierons pas non plus notre piste sauvage vers Malelea qui nous a valu quelques battements de cœur.Et comment décrire la joie et le sentiment de plénitude apportés par chacune de nos randonnées à pied et à cheval ?

Oui, le Lesotho ne nous a apporté que du beau et du bon, et même pour moi un peu de consolation à la perte de mon cher vieux papa, mon Dédé...

Comments

[Monique Choquet]

et dire que la saison des oranges est revenue et que vous n’êtes pas là pour en commander, peuchère, vé, je vais en prendre quand même, épuisés que vous allez être en rentrant, que vous allez avoir besoin de vitamines. Empaillez nous donc un rhinocéros, il reste de la place sur la terrasse de marx dormoy et comme ça on aura pas besoin de fumer des trucs illicites pour avoir de belles hallu. Je vous embrasse, veinards de mon coeur.